Risques de la grippe aviaire pour la sante publique
Epidémiol. et santé anim., 2006, 50, 11-18 Risques de la grippe aviaire pour la santé publique RISQUES DE LA GRIPPE AVIAIRE POUR LA SANTE PUBLIQUE * Patrick Goubau 1 RESUME : Du point de vue de la médecine humaine et de la santé publique, la grippe aviaire à virus influenza A H5N1 est source de deux inquiétudes. D’une part, il y a les cas d’infections sporadiques de l’homme à partir d’un réservoir aviaire avec une très forte létalité. D’autre part, on craint la survenue d’une pandémie à partir de l’introduction d’un virus tel que le H5N1 dans la population humaine, soit directement après des adaptations mineures, soit après réassortiment avec un autre virus. Actuellement, c’est la grippe saisonnière annuelle qui constitue le problème majeur en médecine humaine, entraînant chaque année de 800 à 1500 morts dans un pays comme la Belgique. La grippe aviaire ne constitue pour l’homme qu’un accident sporadique, mais tragique. Mots-clés : Influenza aviaire, grippe humaine, pandémie. SUMMARY : This paper gives an overview of avian influenza by the influenza A H5N1 virus from the viewpoint of human medicine. On the one hand, sporadic cases of an often deadly infection have been observed in humans infected from a bird reservoir. On the other hand, we fear the appearance of pandemic influenza, either by direct transmission of a bird virus after minor adaptations, or indirectly with a reassortant virus. Presently, the major problem in human influenza is the seasonal occurrence of flu epidemics with an associated mortality of 800 to 1500 in a country the size of Belgium. Avian flu in humans is at present a sporadic though tragic incident. Keywords : Avian influenza, humane influenza, pandemic. I - INTRODUCTION
L’épizootie non contrôlée de peste aviaire par
nouvelle pandémie de grippe [Monto, 2005 ;
le virus influenza A/H5N1 dans les élevages
d’Asie, puis d’Europe et d’Afrique, interpelle la
intervenues au cours du XXième siècle par
médecine humaine de plusieurs façons. D’une
introduction de virus influenza A variants : en
part, il y a les cas sporadiques d’infections
1918 (la grippe « espagnole »), en 1957 (la
humaines à partir d’un foyer aviaire (tableau 1)
grippe « asiatique ») et en 1968 (la grippe de
et, d’autre part, le risque que cette pression
« Hong-Kong » [de Jong et Hien, 2006]. La
infectieuse importante soit à la source d’une
plus mortelle fut de loin celle de 1918.
Texte de la conférence présentée lors de la Journée AESA-AEEMA, 18 mai 2006
1 Laboratoire de virologie médicale, Université catholique de Louvain, Avenue Hippocrate, 54/92, 1200
Epidémiol. et santé anim., 2006, 50, 11-18 Risques de la grippe aviaire pour la santé publique Tableau 1 Nombre cumulatif de cas humains d’influenza aviaire A/H5N1 rapportés à l’OMS (19 mai 2006) 2003 2004 2005 2006 cas décès cas décès cas décès cas décès cas décès
L’OMS ne rapporte que des cas confirmés par le laboratoire. Les cas incluent les décès.
II - MODIFICATIONS GENETIQUES D’INFLUENZA ET LA GENESE DE PANDEMIES
Deux types de modifications génétiques sont
donné lieu aux pandémies de 1957 (H2N2) et
importants dans le cas d’influenza A. D’une
1968 (H3N2) [Belshe, 2005]. L’analyse de la
part, les mutations ponctuelles avec à chaque
séquence complète des huit segments d’ARN
fois modification d’un acide aminé, qui
du virus de la « grippe espagnole » de 1918 a
permis de reconstruire entièrement ce virus
particulièrement au niveau des glycoprotéines
hautement pathogène [Tumpey et al., 2005] et
de surface (hémagglutinine et neuraminidase).
d’avancer l’hypothèse que ce virus était issu
Ces modifications sont responsables de la
d’une transmission directe des oiseaux à
dérive du virus d’année en année dans la
l’homme avec quelques mutations nécessaires
[Taubenberger et al., 2005]. Cette hypothèse
est actuellement contestée et certains pensent,
population imprime une contrainte évolutive
sur base des mêmes résultats, que le virus est
positive sur les virus mutants. D’autre part, le
issu d’un réassortiment et a circulé pendant un
virus étant segmenté, il y a la possibilité de
certain temps chez des mammifères avant
réassortiment : deux virus infectent une même
cellule et les virus produits à partir de cette cellule peuvent posséder des segments de l’un
théoriquement être à la source d’une
modification importante du virus ou saut
pandémie, soit en infectant directement
antigénique, appelé « shift » en anglais. Ces
l’homme après des modifications qui lui
réassortiments ont permis de mélanger des
permettraient une transmission plus efficace,
virus humains et aviaires chez le porc (il est
soit par réassortiment chez l’homme avec une
sensible aux virus de diverses origines) et ont
souche d’influenza humaine ou chez le porc.
Epidémiol. et santé anim., 2006, 50, 11-18 Risques de la grippe aviaire pour la santé publique III - GRIPPE HUMAINE SAISONNIERE ET VACCINATION
d’exacerbations de maladies chroniques sous-
d’influenza plus ou moins importantes. Trois
jacentes (diabète, insuffisance cardiaque,
virus circulent actuellement dans la population
insuffisance rénale, etc.). Des encéphalites ont
été décrites plus rarement, surtout chez des
également de façon plus sporadique circulation
d’un virus réassorti A/H1N2 [Ellis et al., 2003].
Les épidémies annuelles sont suivies par des
actuellement la vaccination en priorité pour
systèmes de surveillance dans tous les pays
plusieurs groupes de personnes : les malades
européens. En Belgique, plusieurs systèmes
chroniques, les personnes immunodéprimées,
de surveillance existent. L’Institut scientifique
ainsi que toute personne au-delà de 65 ans.
de santé publique regroupe les données qui lui
L’efficacité du vaccin dans ces groupes est
sont transmises par des médecins vigies
imparfaite. Une méta-analyse de 20 études a
répartis sur tout le pays. Ils notent le nombre
consultations pour infection respiratoire aiguë
l’hospitalisation et de près de 70% pour le
et le nombre de syndromes grippaux. Cela
décès [Gross et al., 1995]. Le problème
donne deux courbes qui permettent d’alerter
principal est donc que la vaccination est
les autorités et le public lorsque le seuil
appliquée à des personnes qui ne répondent
épidémique est dépassé. Par ailleurs, ces
pas de façon optimale au vaccin. C’est
mêmes médecins collectent des échantillons
d’ailleurs la raison du plus fort taux de
respiratoires chez les patients et leurs contacts
complications chez ces mêmes personnes. Il
symptomatiques permettant d’isoler les virus.
est donc impératif de diminuer également la
Ces données sont complémentées par les
circulation du virus en vaccinant les personnes
résultats rapportés par les laboratoires de
en contact avec les personnes à risque :
virologie, essentiellement universitaires. Les
famille et personnel soignant. Par ailleurs, les
chiffres globaux de mortalité qui connaissent
recherches en cours sur les vaccins visent à
une brusque augmentation lors des épidémies
améliorer les adjuvants et à rechercher
annuelles, sont également suivis. Finalement,
d’autres antigènes moins variables du virus.
l’absentéisme, comme mesure de la morbidité,
Une des difficultés additionnelles des vaccins
est suivi dans une grande entreprise (les
contre l’influenza est en effet qu’il faut les
adapter chaque année aux souches virales dominantes prévisibles.
Les épidémies de grippe sont accompagnées d’une augmentation générale de la mortalité et
Cette année, la recommandation du vaccin
des hospitalisations, particulièrement chez les
incluait les personnes en contact étroit avec
personnes âgées de plus de 65 ans. La grippe
les volailles. Le but était de diminuer les
chances d’avoir une infection mixte virus
respiratoires sous forme de pneumonie virale
humain/virus aviaire et donc de diminuer la
possibilité de réassortiment chez l’homme.
Streptococcus pneumoniae, Staphylococcusaureus et HaemophilusIV - MEDICAMENTS ACTIFS SUR LES VIRUS INFLUENZA
constitué de l’amantadine et de la rimantadine.
peuvent être utilisés de façon prophylactique
Ces produits agissent sur les canaux ioniques,
ou en traitement. Lors d’un traitement, une
application précoce est nécessaire, au plus
empêchent la fusion de la membrane cellulaire
tard 48 heures après le début de symptômes.
Epidémiol. et santé anim., 2006, 50, 11-18 Risques de la grippe aviaire pour la santé publique
décapsidation du virus. Ils ne sont actifs que
d’activité pourrait se manifester chez des
sur influenza A, pas sur influenza B. En outre,
les virus développent très rapidement une
infectés par H5N1 [Hayden, 2006]. Les virus
résistance à cette classe de produits. Depuis
H3N2 résistants à l’oseltamivir ne semblent
quelques années, la majorité des isolats du
pas se transmettre aisément d’une personne à
virus influenza H3N2, virus principal circulant
l’autre, comme l’indique la rareté des mutants
dans la population humaine, sont devenus
résistants dans une population ou près de 5%
résistants aux adamantanes [Bright et al.,
utilise de l’oseltamivir (le Japon) [Hayden,
2005 ; Bright et al., 2006]. Par ailleurs, les
2006]. Dans une série de huit patients infectés
virus aviaires H5N1 du génotype Z circulant
par l’influenza aviaire H5N1 traités à
actuellement dans les élevages de volaille du
l’oseltamivir, quatre sont décédés. Deux
d’entre eux avaient développé du virus
résistant [de Jong et al., 2005]. Les virus
Hayden, 2006]. Cette classe de médicaments
résistants à l’oseltamivir y compris le H5N1
n’est donc pas utilisable chez l’homme
restent cependant sensibles au zanamivir
actuellement contre la grippe d’origine aviaire
ou humaine [Jefferson et al., 2006].
Le second groupe est constitué des inhibiteurs
A cause des limites d’efficacité des produits
de la neuraminidase, l’oseltamivir (Tamiflu®) et
antiviraux, il n’est pas indiqué de les utiliser de
le zanamivir (Relenza®). La résistance à ces
façon large dans la population lors des
produits survient plus difficilement que contre
épidémies saisonnières, mais de les insérer
les adamantanes. L’oseltamivir, qui est le plus
dans un plan concret de contrôle lors d’une
largement utilisé, provoque une résistance du
pandémie et lors de la prévention de la
virus H3N2 dans 5 à 18% des enfants traités,
transmission de la grippe aviaire vers l’homme
et moins de 1% des adultes. Il ne semble pas
que ceci ait un effet sur la guérison des patients immunocompétents, mais un manque
V - INFECTIONS HUMAINES PAR L’INFLUENZA A/H5N1
La transmission de virus influenza A aviaires à
et 2005, alors qu’actuellement c’est surtout en
l’homme a été décrite ces dernières années
Indonésie que des cas humains sont décrits.
plus fréquemment que par le passé. A chaque fois, les infections humaines faisaient suite à
La plupart des cas sont dus à un contact
une épizootie chez la volaille. Un virus H5N1 a
intense avec de la volaille. Récemment, des
causé 18 cas d’influenza chez l’homme à
cas associé à des oiseaux sauvages ont été
Hong-Kong en 1997 ; en 1998, quelques cas
d’infection par H9N2 ont été décrits également
impliquaient un contact prolongé avec des
à Hong-Kong ; en 2003, de nombreux cas de
carcasses de cygnes, plumés et dépecés
conjonctivite et un décès ont été décrits aux
Pays-Bas suite à des infections par H7N7
La transmission interhumaine est très difficile,
[Nicholson et al., 2003 ; Koopmans et al,.
d’homme à homme ont été publiés [Ungchusak
Depuis 2003, à la suite d’une épizootie
et al., 2005]. Par ailleurs, une étude lors de
importante qui a commencé dans les élevages
l’épidémie de Hong-Kong en 1997 a montré
du sud-est Asiatique, des cas humains ont à
que la séropositivité chez le personnel médical
était de 8/217 (4%) chez le personnel ayant
cent dix sept cas de grippe par H5N1 ont été
été en contact avec des patients atteints de
déclarés chez des humains à la date du 19 mai
grippe aviaire, et de 2/309 (0,2%) chez le
2006. Cent vingt trois de ces patients sont
personnel de contrôle. Ceci laissait supposer
décédés, ce qui représente une létalité énorme
(57%). Il est à remarquer que le risque vital est
autour des patients. En 2004 cependant, au
plus important chez les enfants et se situe
autour de 90% de décès avant l’âge de 15 ans.
séropositivité n’a été observé parmi 232
Le pays le plus touché fut le Vietnam en 2004
Epidémiol. et santé anim., 2006, 50, 11-18 Risques de la grippe aviaire pour la santé publique
soignants ayant eu des contacts avec des
alvéolaires et aux cellules bronchiales non ciliées présentes dans les voies respiratoires
d’incubation de deux à cinq jours. Des
extrêmes de 17 jours ont été décrits, mais sont
incertains. La maladie se manifeste par de la
détresse respiratoire par atteinte directe des
rapidement le patient présente des signes
voies respiratoires profondes, que le fait que le
respiratoires profonds et dans 17 à 70% des
virus se transmet si difficilement d’homme à
d’encéphalite ont été décrits [de Jong et al., 2005]. Par contre, et contrairement à ce qu’on
Les hémagglutinines possèdent une région de
avait observé durant l’épizootie par influenza A
H7N7 en 2003 aux Pays-Bas [Koopmans et
membranes : lorsque celle-ci est composée de
al., 2004], aucun cas de conjonctivite humaine
multiples acides aminés basiques elle est
susceptible d’être clivée dans de nombreux types cellulaires et le virus pourra toucher ainsi
La maladie évolue vers une pneumonie avec
de multiples organes. C’est le cas pour les
dyspnée importante après une médiane de
souches aviaires hautement pathogènes et
ceci joue un rôle chez la volaille [Neumann et
respiratoire après une médiane de six jours. La
Kawaoka, 2006], mais l’effet est moins certain
mort est précédée d’une défaillance d’organes
chez l’homme puisque, dans l’étude de
Uiprasertkul et coll. [2005], on ne trouve pas
multiplier essentiellement dans les poumons et
de réplication virale hors du poumon et de
dans l’intestin, ce qui laisse supposer que
l’intestin, et chez le virus de 1918 on ne trouve
l’atteinte d’autres organes est due à des effets
de cytokines [Uiprasertkul et al., 2005].
l’hémagglutinine [Tumpey et al., 2005].
Pourquoi le virus H5N1 peut-il se répliquer
L’activité de la neuraminidase est plus
chez l’homme et est-il si pathogène ? Les virus
résistante au pH faible de l’estomac chez les
aviaires reconnaissent les acides sialiques
avec une liaison α2-3 au galactose (Sia-α2-3-
humaines ou porcines. Ceci et la présence de
récepteurs Sia-α2-3-Gal pourraient expliquer
reconnaissent préférentiellement les molécules
que les virus H5N1 peuvent se répliquer dans
avec la liaison Sia-α2-6-Gal [Neumann et
le système digestif humain, donner lieu à une
Kawaoka, 2006]. Chez le porc, nous trouvons
symptomatologie intestinale importante et à
les deux types de récepteurs, ce qui explique
sans doute la sensibilité du porc à des
influenza A aussi bien aviaires que humains.
Bien que dans le tractus respiratoire humain
les récepteurs de type α2-6 sont majoritaires,
Plusieurs autres protéines des virus influenza
les deux types co-existent, mais les virus
jouent un rôle dans la capacité de se répliquer
aviaires infectent d’autres cellules respiratoires
dans les cellules de certaines espèces plutôt
que les virus humains [Mastrovitch et al.,
que d’autres [voir Neumann et Kawaoka,
2004]. Une étude [van Riel et al., 2006] indique
que le virus H5N1 se lie prioritairement aux
VI - INFLUENZA AVIAIRE A/H5N1 ET PANDEMIE
Tous les pays préparent actuellement des
l’homme annoncent-ils un tel évènement ? Il
plans en vue d’une pandémie. La dernière
est impossible de répondre actuellement à
introduction d’un virus influenza A dans la
cette question et les visions optimistes et
pessimistes s’affrontent. Le fait que le virus
pandémie date de 1968. On s’attend donc à
voir réapparaître une pandémie. Les cas
évidemment une catastrophe s’il parvenait à
mieux se transmettre d’homme à homme sans
Epidémiol. et santé anim., 2006, 50, 11-18 Risques de la grippe aviaire pour la santé publique
remarquer qu’il est cependant possible que la
immunité, contrairement au vaccin pour la
mauvaise transmission et la forte virulence
grippe saisonnière où une seule injection suffit.
sont en fait liées et dues à la prédilection du
Les résultats en terme de séroconversion des
virus pour les voies respiratoires profondes. Il
probants, même avec une dose relativement
certaines similitudes entre les patients atteints
élevée d’antigène [Sambahra et Poland, 2006 ;
de l’influenza A/H5N1 et ceux qui furent
Tréanor et al., 2006 ; Bresson et al., 2006].
atteints lors de la pandémie de 1918. Mais par
Une dose plus élevée d’antigène diminue par
ailleurs, le fait que le virus ait pu évoluer
ailleurs d’autant la capacité de production du
depuis plus de trois ans sans entraîner de
vaccin. Une autre question est celle des
pandémie semble indiquer que ce passage
pourraient être fort différents de ceux qui sont ciblés chaque année lors de la grippe
Devant les incertitudes et sans connaître le
virus qui causera la pandémie prochaine, différentes firmes se sont engagées,
Devant les incertitudes du vaccin et les retards
soutenues par les autorités, sur la voie de
probables de son implémentation, la plupart
vaccins prototypes, devant permettre de mettre
des pays occidentaux constituent des stocks
sur pied les moyens de la production d’un
d’antiviraux, essentiellement de l’oseltamivir.
L’utilisation opérationnelle de médicaments en prophylaxie ou en traitement précoce n’est pas
La vaccination avec des vaccins prototypes
contre le virus H5N1 indique qu’avec une nouvelle souche virale deux injections sont
VII - CONCLUSION
• Les efforts immédiats en santé publique doivent être axés sur l’épidémie d’influenza annuelle, dont
nous connaissons l’effet sur la morbidité et la mortalité.
• La grippe aviaire est pour l’instant un problème vétérinaire et il est urgent de contrôler les foyers
• Les cas humains de grippe A/H5N1 ne surviennent que sous forte pression infectieuse et restent
• Il n’y a que peu de transmission interhumaine de A/H5N1. • Personne ne sait quand et d’où viendra la prochaine pandémie.
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